Le président de l’Union africaine, accompagné par celui de la Commission de l’UA, a rencontré hier Vladimir Poutine dans la ville russe de Sotchi, aux bords de la Mer noire. Les échanges ont essentiellement porté sur les conséquences alimentaires du conflit avec l’Ukraine, en ce qui concerne les pays africains qui, bien que non parties au conflit, en souffrent le plus. Macky Sall a obtenu les assurances de la partie russe. Il lui restera à convaincre les autres.
Le Président Macky Sall a souhaité hier à Sotchi, en Russie, aux bords de la Mer Noire, la levée des sanctions occidentales contre la Russie, du moins en ce qui concerne les céréales, notamment le blé, les engrais surtout l’Urée.
Le dirigeant sénégalais s’adressait à son homologue russe, Vladimir Poutine, au cours d’un entretien que ce dernier leur a accordé, à lui et au président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat. Le chef de l’Etat sénégalais a fait valoir que bien qu’éloignés du théâtre des opérations entre la Russie et l’Ukraine, les pays africains sont aussi victimes des sanctions qui frappent la Russie, et dont ils ressentent fortement les conséquences économiques. Il a ainsi expliqué à M. Poutine : «Nous n’avons plus accès au blé venant de la Russie, mais surtout aux engrais et à l’urée, alors que notre agriculture est déjà déficitaire. Cela a des conséquences sur la sécurité alimentaire du continent.»
Le Président Sall a rappelé son entretien virtuel avec les dirigeants européens, au cours duquel il avait plaidé pour «que tout soit fait pour libérer les stocks de céréales disponibles et assurer le transport et l’accès au marché, afin d’éviter le scénario catastrophique de pénurie et de hausse généralisées des prix». Le Quotidien avait rapporté l’essentiel de ces échanges dans son édition 5781 du mercredi 1er juin dernier.
Au cours de cet entretien avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von Der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, Macky Sall avait déjà attiré l’attention de ses partenaires sur la nécessité de cesser le blocage du port ukrainien d’Odessa, par où passait l’essentiel des exportations ukrainiennes de céréales. Dans ses échanges d’hier avec le no1 russe, il a évoqué la possibilité d’utiliser également le port de Marioupol, qui serait aujourd’hui sous le contrôle total des Forces russes. Pour cela, Macky Sall souligne la nécessité, pour toutes les parties, d’exclure les céréales de la zone des conflits et du cadre des sanctions internationales. Et pour cela, bien sûr, il lui faudrait convaincre les autres parties, et pas que la Russie.
Cette dernière, par la voix de son Président tout au moins, s’est déclarée hier disposée à faciliter l’exportation de son blé et de son engrais, s’il faut en croire le président de l’Union africaine, qui a d’ailleurs une fois de plus lancé un appel pour la levée des sanctions concernant ces produits.
Il est utile de souligner que tous les pays africains, au nom desquels parlaient MM. Macky Sall et Moussa Faki Mahamat, sont attentifs aux retombées de cette rencontre avec le chef de l’Etat russe. Il faut dire que la situation se dégrade à un rythme rapide dans plusieurs pays déjà. Et certains ont déjà décrété l’état d’urgence alimentaire, tandis que dans d’autres, les prix des produits agricoles, et surtout des céréales, ont connu une très forte hausse. C’est dire que même pour les pays qui seraient contre la politique russe vis-à-vis de l’Ukraine, un répit obtenu par Macky sur le front alimentaire ne serait pas négligeable.
source:lequotidien