Après son sit-in du mardi, le personnel civil de Principal va observer aujourd’hui et demain, une grève générale pour réclamer la matérialisation du protocole d’accords du 7 septembre 2021, l’amélioration de la prise en charge médicale, la prime d’intéressement… Autant de «revendications» qui soulèvent des «réserves» au niveau de Hpd qui évalue le paiement des salaires et primes à 800 millions F.
Après son sit-in tenu mardi, le personnel civil de l’hôpital Principal de Dakar sera en grève ce jeudi et vendredi pour demander la «matérialisation des accords signés en septembre, notamment l’amélioration de la prime d’intéressement pour tout le personnel». Au niveau des responsables de l’établissement, l’on annonce que «les dispositions sont prises» pour que le «fonctionnement» normal de l’hôpital ne soit pas perturbé. «Toutes les mesures sont prises pour assurer la continuité de tous les services de l’hôpital.» En tout cas, ce mouvement d’humeur est mal apprécié par des responsables de l’hôpital, qui estiment que beaucoup «d’efforts» ont été faits. D’après un responsable, les salaires et primes coûtent à l’hôpital 800 millions F Cfa par mois. Selon lui, «les syndicalistes de l’hôpital sont toujours dans leur logique de siphonner les ressources financières de l’hôpital par des multiples primes». «Le nouveau mouvement d’humeur trouve sa motivation dans cette logique», enchaîne un interlocuteur, qui rappelle que «les principaux points de revendications sont encore pécuniaires». Il faut savoir que le personnel civil demande le relèvement de la prime d’intéressement. Elle est déjà de 75 mille «pour toutes les catégories de personnes». «A Hpd, nous avions décidé, d’un commun accord avec les partenaires sociaux, de la cristalliser à 75 000 F. Cette façon a l’avantage de ne pas dépendre des recettes et de l’équité par non-influence du grade. Jusqu’à ce jour, c’est ce compromis qui prévaut. Ils avaient revendiqué son relèvement à 125 mille F.» Si la direction a fait la proposition au Conseil d’administration, «celui-ci avait estimé qu’il n’était pas soutenable» et avait demandé «d’attendre jusqu’à ce que la situation financière de l’hôpital le rende soutenable». Par contre, le paiement des arriérés «de requalification» lié aux salaires se fera «à la fin du mois» de juillet, rassure-t-on au niveau de l’établissement. Un responsable salue «le niveau d’équipement, l’amélioration significative des conditions de séjour des malades et de travail du personnel» pour parler de l’amélioration de l’offre de soins.
Militarisation de l’hôpital ou réglementation syndicale ?
Bien sûr, la liberté syndicale est sacrée. Lors des dernières grèves générales des agents de la santé, l’importance d’avoir des établissements de santé militaire s’est révélée. Car, ils ont sauvé le système de paralysie. Pour certains, on «peut sans risque décréter une militarisation». «Je continue de penser qu’il y a urgence à règlementer le syndicalisme dans Hpd, hôpital d’instruction des armées», poursuit-on. Pour eux, «la raison d’être des hôpitaux est de soigner les malades» et qu’il est «nécessaire» de se battre contre la «logique de siphonage des ressources financières par des primes au détriment des hôpitaux qui appartiennent aux malades». Que faire ? «Nous devons faire en sorte que ceux-ci restent leurs priorités par une gouvernance qui ne consacre pas les ressources financières à des primes et salaires au détriment de leur raison d’être qui est de soigner des malades. Les malades ne devraient pas subir les hôpitaux. Ce sont bien les hôpitaux qui doivent subir les malades», répète-t-on.
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