La pande?mie Covid-19 a mis les e?quilibres macroe?conomiques a? rude e?preuve. Les ministe?res africains des Finances et de l’Economie ont e?te? confronte?s a? la mobilisation des ressources pour le financement des programmes sociaux et sanitaires d’urgence alors que de l’autre co?te?, les murs du de?ficit et de la dette se rapprochent a? grande vitesse depuis fe?vrier 2020. Les ministres choisis dans ce classement, sur les 54 du continent, sont au pilotage manuel avec, constamment, la main sur le bouton de la relance et le pied sur le levier du financement des programmes d’urgence. Ces ministres que voici pre?sentent un niveau de leadership e?leve?, atteste? par leurs parcours, leurs connaissances du syste?me financier international et leur capacite? a? attirer des financements et a? convaincre des investisseurs.
Romuald Wadagni, ministre de l’Economie et des Finances du Bénin
Ministre de l’Economie et des Finances du Bénin depuis avril 2016, Romuald Wadagni a pu voir en 2020, en pleine pandémie de Covid-19, son pays accéder à la catégorie des Pays à revenu intermédiaire. Le diplômé de la Harvard Business Of School est d’avis qu’il faut privilégier la relance en préservant les signatures pays auprès des grandes agences de notation, une décision d’ailleurs saluée par S&P. En 2020, Cotonou doit enregistrer une croissance de 2% selon le FMI et une projection de 6,3% en moyenne entre 2021 et 2023 (selon S&P). La dette publique devrait se stabiliser à 43% du PIB en 2020 alors que le déficit budgétaire est prévu à 5,1% en 2020 avant de revenir à 4,5% en 2021. Principal négociateur de l’UEMOA dans les réformes sur le Franc CFA, Romuald Wadagni a été plusieurs fois félicité par le FMI et la Banque Mondiale pour la justesse des réformes publiques engagées par le Bénin.
Abouldaye Diallo, ministre des Finances et du Bugdet et Amadou Hott, ministre de l’Economie, du Plan et de la Coope?ration Internationale – Se?ne?gal
Le tandem forme? entre Abdoulaye Diallo, inspecteur des Finances de classe exceptionnelle et Amadou Hott, ancien vice-pre?sident de la Banque Africaine de De?veloppement(BAD) en charge de l’Energie, fonctionne bien, se?parant les finances et l’e?conomie. Le Se?ne?gal e?vitera finalement la re?cession en 2020 et projette 5,2% en 2021. Le de?ficit public, lui, est projete? a? 5% en 20201. Le niveau d’endettement est estime? a? 67,4% du PIB, ayant passe? de faible a? mode?re? selon le FMI. Pays de?pendant fortement du tourisme et des services, le Se?ne?gal a mis en place un plan post covid de relance base? en partie sur l’investissement prive?. Signataire des accords du G20 sur la re?duction de la dette, Dakar devra be?ne?ficier d’importants alle?gements du service de la dette en 2021.
Dr Mohamed Ahmed Maait, ministre des Finances de l’Egypte
Fort de 33 ans d’expe?rience dans la finance publique, Dr Mohamed Ahmed Maait a mis de co?te? son capital acade?mique d’actuaire, de mathe?maticien et de professeur dans diffe?rentes universite?s d’Egypte, de Soudan et d’Ecosse pour mettre en pratique des mesures peu orthodoxes afin de faire face aux conse?quences de la pande?mie Covid-19. L’Egypte compte sur une croissance de 3,6% en 2020, soit la seule e?conomique d’Afrique du Nord en croissance sur cette anne?e particulie?re. La dette a e?te? ramene?e a? 78% contre 108% en 2016. Le de?ficit public devrait se stabiliser a? 6,5% contre une pre?vision initiale de 6,3%. Tout en faisant face aux de?penses induites par la lutte contre la pande?mie, Dr Mohamed Ahmed Maait n’inclut pas l’augmentation des impo?ts dans sa mobilisation des ressources, jugeant la stabilite? de la politique fiscale indispensable pour attirer les investisseurs et faciliter la relance.
Tito Mboweni, ministre des Finances de l’Afrique du Sud
Ministre sud-africain des Finances, Tito Mboweni fut aussi le huitième gouverneur de la South African Reserve Bank et le premier sud-africain noir à occuper ce poste. Nommé depuis le 9 octobre 2018, l’ancien conseiller de Goldman Sach fait face à des équilibres macroéconomiques difficiles à consolider. La masse salariale a augmenté de 58% depuis 2008. La note du pays auprès des trois agences de notation est désormais entre deux et trois crans en dessous de l’investment Grade, soit Ba2 chez Moody’s et BB- chez Fitch. Selon les projections, la dette de la Nation Arc-En-Ciel devrait progresser de 63% en 2020 à 90% en 2023. La croissance devrait se contracter de 7,3% en 2020 et le déficit public atteindra 14, 6%, soit le plus élevé depuis la fin de l’Apartheid.
Renganaden Padayachy, ministre des Finances de Maurice
Nomme? en novembre 2019, l’ancien banquier Renganaden Padayachy fait face a? un contexte difficile marque? par l’impact de la pande?mie sur les secteurs du tourisme, de la finance et des services, principaux pourvoyeurs de devises et d’emplois de Maurice. Si la croissance devrait se contracter de 14% en 2020, elle rebondira de?s l’anne?e prochaine a? 9, 9%. Le de?ficit public s’e?tablit a? 11,7% si l’on ne tient pas compte de l’avance de la Banque de Maurice faite au Budget. La dette publique se stabilisera, elle, a? 78% mais appelle a? des re?formes urgentes. Face a? la crise, le ministre des Finances a mis en place pour contenir le cho?mage en dessous de la barre des 50 000, ge?ne?raliser la couverture sociale et attirer des investisseurs. Maurice fait tout par ailleurs pour rester dans la cate?gorie des pays a? revenu interme?diaire.
Me?thodologie
– Si un pays pre?sente 65% du PIB, il a une marge de manœuvre d’encore 5% du PIB. Ce qui correspond a? 5 points dans notre classement. S’il a en revanche 75% du PIB, il a 5% de PIB a? re?duire, ce qui correspond dans notre classement un -5%.
-Sur la croissance du PIB, la barre d’e?quilibre est ze?ro (0% du PIB) avec des notes positives en dessus et ne?gatives en dessous.
-Sur le de?ficit, la barre d’e?quilibre est de 3%, avec des notes positives en dessous et ne?gatives en dessous. -Financement du secteur prive?.
Crite?res
-Leadership
-Croissance 2020-2021
-Financement du secteur prive?
-Mai?trise de la dette
-Mai?trise du de?ficit