Sans se cacher, une première depuis le déclenchement de cette affaire, Adji Sarr, au Tribunal hier, s’est dit prête pour un procès face à Ousmane Sonko. L’ex-masseuse était en confrontation avec Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire du salon Sweet Beauty.
Par Aliou DIALLO – Adji Sarr se dévoile. Jusqu’ici cachée, l’accusatrice de Ousmane Sonko s’est offert un petit bain de foule avant de s’introduire au Tribunal de Dakar. Accompagnée de son avocat, Me El Hadji Diouf, Adji Sarr, 22 ans, vêtue d’une djellaba blanche, perruque sur la tête, a lancé avec le sourire, en direction d’une forêt de caméras et micros massée devant le Palais de justice : «Je dis oui à un procès.» Sous forte escorte, l’ex-masseuse est entrée dans le bureau du doyen des juges récoltant des applaudissements de ses soutiens d’une part, et d’autre part, des huées de partisans de Ousmane Sonko devant le portail du Palais de justice. En effet, Adji Sarr était en confrontation avec son ex-patronne, Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire du salon Sweet Beauty.
Dans cette affaire, Ousmane Sonko est sous contrôle judiciaire pour «viols suivis de menaces de mort», tout comme Ndèye Khady Ndiaye pour les faits de «complicité de viol, incitation à la débauche et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs». Lors de la pause d’audition due à la rupture du jeûne, Me El Hadji Diouf a décliné l’état d’esprit de sa cliente. «Les gens sont en train d’insulter parce que Adji est venue sereinement. L’insulte est l’argument des faibles. Adji n’est pas mécontente. Ceux qui sont le sont, qu’ils meurent !», a raillé l’avocat. Ce dernier est conspué par des sympathisants du leader de Pastef. «C’est toi qui es fatigué ! Tu ne dis pas la vérité. Tu fais du cinéma», apostrophe un quidam alors que le crépuscule s’est déjà installé. «Hou, hou», crient-ils, accompagnant Me Diouf qui retourne dans le bureau du doyen des juges. «Nous ne connaissons pas l’insulte, ni les invectives. Il y a une nouvelle catégorie de personnes avec un leader qui excelle dans cet exercice en terrorisant les gens. Je demande aux Sénégalais d’éduquer leurs enfants, parce que le Sénégal est un pays de paix», explique Me El Hadji Diouf.
Au Tribunal, Adji Sarr avait le soutien des féministes comme Françoise Hélène Gaye et Gabrielle Kane. Les deux activistes ont balayé du revers de la main l’idée d’un complot contre Ousmane Sonko.
source :lequotidien