Entretenu depuis quelques jours, le débat sur la part du Sénégal dans les contrats pétroliers et gaziers, fait fureur. Dans une récente vidéo où il s’adressait aux Sénégalais, le leader de Pastef s’est prononcé sur ce qu’il considère comme « une injustice », au moment où, dit-il, des pays comme Dubaï, l’Arabie Saoudite ou encore le Qatar détiennent de très grosses parts dans l’exploitation des gisements tels que le pétrole ou le gaz.
Cette souveraineté, doit, selon Ousmane Sonko, être visible au Sénégal, un pays disposant de toutes ces ressources et qui, selon lui, ne dispose que cela soit pour le contrat pétrolier avec Sangomar ou gazier avec GTA, de 10%.
Mais la Direction générale de Petrosen Holding n’a pas mis la pédale douce pour balayer d’un revers de main et apporter les éclairages, suite à ce qu’elle qualifie de débat insidieusement entretenu par des individus qui ignorent tout de l’industrie pétrolière et qui peuvent semer le doute et la confusion dans l’esprit de certains Sénégalais.
La direction pétrolière de rappeler, avant de donner les véritables chiffres dont le Sénégal bénéficie dans ces contrats, l’inscription volontaire, en toute transparence et responsabilité du Sénégal, dans une gestion rigoureuse, inclusive et durable de ses ressources pétrolières et gazières. Une volonté que le chef de l’État a manifestée à travers l’adhésion, en 2013, du Sénégal à l’organe de veille de la transparence, dénommée, ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives). Dans le cadre de la gestion des ressources, l’encadrement lié à la gestion, dispositif règlementaire a été renforcé après les premières découvertes.
C’est dans cette perspective que COS PETROGAZ, l’organe de coordination et de pilotage stratégique du secteur pétrolier et gazier a été créé depuis décembre 2016 et s’est ouvert à d’autres branches de la société, notamment la société civile, l’opposition tout en intervenant dans la réforme du Code pétrolier. À partir de cette initiative inclusive, le vote de plusieurs lois, notamment celles portant sur le contenu local et la répartition des revenus pétroliers, sans oublier plusieurs concertations tenues pour poser le débat au niveau citoyen, sont également engageables.
Jusqu’à 64% de bénéfice reviennent au Sénégal…
Dans ce communiqué rendu public ce mercredi, Petrosen Holding veut rétablir la vérité des chiffres. « Il faut faire la différence entre les parts de PETROSEN et celles de l’État dans le contexte d’un contrat de recherche et de partage de production. En effet, dans ce type de contrat, la compagnie étrangère est obligée de s’associer à PETROSEN qui dispose dans tous les contrats de 10% de parts portées en phase d’exploration (elle ne participe à aucun investissement pendant cette phase). Mais en cas de découvertes économiquement rentables, PETROSEN peut porter sa part jusqu’à 20% en phase d’exploitation et contribue à l’investissement. C’est le cas actuellement pour GTA et SANGOMAR », lit-on dans le communiqué.
Quant à la part de l’État, la direction de Petrosen Holding précise qu’elle s’obtient en fonction de la production journalière. En effet, selon les dispositions de l’article 22 qui évoque le recouvrement des coûts et le Partage de Production, les parts de l’État varient en fonction de la production journalière en nombre de barils ou équivalent gaz, entre 35% et 58% du profit obtenu, après soustraction de la part d’hydrocarbures destinée au remboursement des coûts pétroliers.
Considérant que Petrosen est une société nationale détenue à 100% par l’État, celui-ci se retrouve, en définitive, avec des parts comprises entre 50 et 64% du profit généré par le pétrole et le gaz sénégalais, compte non tenu des obligations fiscales de la compagnie étrangère.
La direction reste disposée à éclairer la lanterne de tous, quitte à engager un débat contradictoire…
léral nzt