Vendredi matin, un bombardement a frappé des baraquements de la prison d’Olenivka, dans la partie du Donbass occupée par la Russie, où étaient détenus des prisonniers de guerre ukrainiens, ayant défendu l’usine Azovstal de Marioupol. Au moins 53 d’entre eux ont été tués. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié les faits de « crime de guerre russe », tandis que Moscou accuse l’Ukraine.
Avec notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan
Les images qui circulent dans les chaînes Telegram font vraiment froid dans le dos. Des dizaines de corps démembrés, calcinés, sur le site d’un centre pénitentiaire où avaient été transférés les prisonniers de guerre d’Azovstal, auxquels le Comité international de la Croix-Rouge n’avait aucun accès.
Très vite, la partie russe a incriminé un bombardement ukrainien effectué avec des missiles américains Himars, visant à effacer les crimes du bataillon Azov. « Cette provocation scandaleuse vise à effrayer les soldats ukrainiens et à les dissuader de se rendre », a assuré le ministère russe de la Défense.
Tortures
Mais l’armée ukrainienne et l’Association des familles d’Azovstal ont quant à elles dénoncé un crime de guerre russe visant à effacer les traces de tortures et d’exécutions sur les prisonniers ukrainiens.
Toute enquête indépendante sera impossible à Olenivka sur le territoire de la République autoproclamée de Donetsk. Mais ce carnage intervient dans un contexte où ces dernières heures, plusieurs autres crimes de guerre russes ont été documentés, notamment une vidéo authentifiée absolument abominable d’un soldat russe en train de castrer un prisonnier de guerre ukrainien avec un couteau avant de l’abattre froidement.
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rfi