Les travailleurs de la Sonatel ont remis le couvert. Il y a quelques semaines, ils avaient arboré des brassards rouges pour exprimer leur courroux contre la direction générale de leur entreprise. Ils réclamaient, notamment, le versement d’une prime exceptionnelle aux employés d’Orange Sénégal. Signalant que ceux d’Orange France, qui ne sont pas plus méritants qu’eux, avaient bénéficié d’une telle gratification en guise de reconnaissance de leurs performances réalisées malgré la crise de la Covid-19 et l’inflation mondiale aggravée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Ils ont tapé une nouvelle fois sur la table. Et un peu plus fort. Dans une note interne, reprise par Libération dans son édition de ce vendredi, l’intersyndicale des travailleurs de la Sonatel rappelle que «depuis trois mois», elle tente «de mener des discussions avec la direction générale portant sur trois points : l’application du décret 1412-2009 portant protection des travailleurs temporaires ; l’arrêt du déploiement des projets d’externalisation, notamment le ‘Run Omea’ ; l’octroi d’une prime exceptionnelle à l’ensemble du personnel du groupe Sonatel».
Elle informe qu’«en dépit de multiples relances, la direction générale a continué à verser dans le dilatoire comme à l’accoutumée et en totale contradiction avec l’esprit du Comité de dialogue social». «Face à cette forfaiture», les travailleurs de la Sonatel ont décidé d’intensifier la lutte. Dans ce sens, ils annoncent «des AG (Assemblée générale) sectorielles d’information et une journée de port de brassard rouge au niveau de tous les édifices du pays ainsi que dans les filiales».
Parallèlement à ces actions, ils ont décidé de boycotter «l’ensemble des rencontres ne traitant pas des demandes actuelles». La direction des ressources humaines a été informée de cette action, souligne-t-on dans la note.
Ce n’est pas tout. «L’intersyndicale a déposé un recours au niveau de la Direction du travail qui dépêchera une délégation d’inspecteurs du travail au sein de la Sonatel afin de prendre compte de la situation avec, à terme, une possibilité de notification d’un préavis de grève», informent les travailleurs de la société de téléphonie.
Ces derniers ajoutent qu’«un lobbying a été déjà entamé envers toutes les parties prenantes et voix autorisées du pays dans le but de faire reconsidérer l’ensemble des projets d’externalisation qui mettent en péril notre société, promise à une mort certaine si nous n’y prenons pas garde».
SENEWEB