Les premiers décès, hors Afrique, de personnes contaminées par la variole du singe ont été annoncés vendredi 29 juillet, à quelques heures d’intervalle, par l’Espagne et le Brésil, sans que l’on sache si le virus est bien à l’origine de ces deux morts.
La mort de deux patients en Espagne et au Brésil porte à sept le nombre de décès enregistrés dans le monde depuis mai, les cinq premiers ayant été signalés en Afrique, où la maladie est endémique et a été détectée pour la première fois chez l’homme en 1970.
Au Brésil, un homme de 41 ans, porteur de la variole, est décédé jeudi à Belo Horizonte, dans le sud-est du pays, a annoncé vendredi le secrétariat d’État à la Santé de l’État du Minas Gerais. Il était « suivi à l’hôpital pour d’autres affections cliniques graves », selon le communiqué. « Il est important de souligner qu’il avait des comorbidités graves, pour ne pas susciter de panique dans la population. La mortalité [liée à cette maladie] demeure très basse », a déclaré le secrétaire à la Santé du Minas Gerais, Fábio Baccheretti, qui a expliqué que le patient suivait un traitement contre le cancer.
En Espagne, le ministère de la Santé a annoncé vendredi le premier décès d’un patient contaminé par cette maladie, une première en Europe, sans préciser ni la cause, ni la date du décès. Avec 4 298 cas recensés, l’Espagne est l’un des pays comptant le plus de cas dans le monde.
Le 24 juillet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclenché le plus haut niveau d’alerte, l’Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), pour renforcer la lutte contre la variole du singe, aussi appelée orthopoxvirose simienne.
Plus de 18 000 cas détectés dans le monde
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Selon l’OMS, plus de 18 000 cas ont été détectés dans le monde depuis le début mai en dehors des zones endémiques en Afrique. La maladie a été signalée dans 78 pays et 70% des cas sont concentrés en Europe et 25% dans les Amériques, a précisé mercredi le directeur de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Environ 10% des cas nécessitent une admission à l’hôpital pour tenter d’atténuer la douleur que connaissent les patients.
Dans la plupart des cas, les malades sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, relativement jeunes et vivant essentiellement en ville. Les premiers symptômes sont une forte fièvre, des ganglions lymphatiques gonflés et une éruption cutanée semblable à celle de la varicelle.
Mercredi, l’OMS a clairement conseillé au groupe le plus touché par la maladie – les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes – de réduire le nombre de partenaires sexuels. Le meilleur moyen de se protéger « est de réduire le risque de se retrouver exposé » à la maladie, a expliqué le directeur général de l’OMS, lors d’un point presse à Genève.
La variole du singe n’est pas en l’état actuel des connaissances considérée comme une maladie sexuellement transmissible et tout le monde peut la contracter. Le contact peau à peau direct, mais aussi les draps ou vêtements infectés sont des vecteurs de transmission de la maladie. L’OMS insiste aussi beaucoup sur la nécessité d’éviter toute stigmatisation d’une communauté précise, qui pourrait amener ses membres à cacher la maladie, ne pas se faire soigner et continuer à la répandre.
rfi