Prince de Galles pendant soixante-quatre ans, Charles III devient roi à l’âge de 73 ans après littéralement une vie à attendre. Une vie qu’il a consacrée à la couronne, en secondant sa mère au cours d’innombrables engagements officiels. Il est président ou bienfaiteur de 420 organisations caritatives dont le Princes’s Trust qui a aidé plus d’un million de jeunes en difficulté. Charles, un prince à la fois bien et mal connu des Britanniques.
« Aujourd’hui, la Couronne passe, comme elle l’a fait pendant plus de mille ans, à notre nouveau monarque, notre nouveau chef d’État, Sa Majesté le roi Charles III », a déclaré la toute nouvelle Première ministre, que la reine avait reçue mardi au château de Balmoral pour lui demander de former un nouveau gouvernement. Charles III accède au trône après soixante-dix ans de patience, un record dans l’histoire de la monarchie britannique.
Il remplaçait de plus en plus sa mère Elizabeth II à la santé déclinante. En mai, Charles avait prononcé à sa place, pour la première fois, le discours du trône au Parlement, l’une de ses fonctions constitutionnelles les plus importantes.
Éduqué à la dure, selon les vœux de son père, Charles est une sorte d’incarnation de l’esprit britannique : « Never explain, never complain » (« Ne jamais expliquer, ne jamais se plaindre », en français). Il ne se livre pas, ne s’explique pas, même quand il a dû affronter le naufrage public de son mariage avec la princesse Diana.
Ce qui lui vaut une popularité fragile. Aux dernières nouvelles, sa popularité n’était que de 54% d’opinions favorables, loin derrière sa mère qui était aimée de 80% de ses sujets, mais surtout de son fils, William, sympathique et glamour, qui culmine à 78%.
Toujours impeccablement habillé, réputé, très drôle, Charles est connu pour sa passion pour l’architecture – traditionnelle – et l’aquarelle qu’il pratique en amateur.
Préoccupé par le changement climatique
On sait notamment qu’il est préoccupé par l’écologie depuis très longtemps. Il défend l’agriculture biologique, les médecines douces, les circuits courts. Il publie son empreinte écologique chaque année (3 133 tonnes de CO2 en 2020 contre 5 070 en 2019), ne mange pas beaucoup de viande et a une jaguar électrique. « Nous n’avons littéralement plus le temps », avait-il déclaré devant des dirigeants du monde entier lors de la COP26 à Glasgow, en novembre 2021.
Des engagements qu’il va devoir faire taire pour respecter l’obligation de neutralité imposée à la couronne. Il prend les rênes d’une institution au rôle amoindri dans le monde, à une époque et un âge qui sont un double défi.
Des défis qu’il va relever aux côtés de Camilla, son amour de toujours qu’il a finalement pu épouser en 2005 et qui sera reine consort.
rfi