C’est un juin de tension. A quelques semaines des élections législatives, la coalition Yewwi askan wi a vu sa liste majoritaire nationale être retirée. Une situation qui a poussé Ousmane Sonko et compagnie à vouloir coûte que coûte manifester ce 17 juin sans autorisation du Préfet.
Yewwi askan wi va maintenir sa manifestation prévue ce 17 juin et ce, malgré l’interdiction du Préfet de Dakar. C’est Khalifa Ababacar Sall qui l’a annoncé hier en conférence de presse. «Mercredi, Yewwi a été convoquée par le commissaire pour nous notifier l’arrêté du Préfet interdisant la manifestation du 17 juin. On a refusé d’accuser réception. Parce que nous n’avons pas demandé une autorisation, nous avons juste informé le Préfet comme l’exige la loi», a informé l’ancien maire de Dakar. Pour Khalifa Sall, le droit de manifester est garanti par la Constitution. Si elle doit être interdite, il doit respecter les conditions. «Le préfet parle de menaces de trouble à l’ordre public. C’est énorme. Il y a une semaine, nous avons organisé une manifestation en respectant ce que la loi dit. Il y avait aucun trouble ni menace», a-t-il déclaré pour balayer d’un revers de la main les motivations de l’arrêté préfectoral.
Pour Khalifa Sall, la sortie du Gouverneur de Dakar, celle du procureur de la République et l’arrêté préfectoral ne sont pas des «actes innocents». Il s’est expliqué en ces termes : «Le procureur a lâché le mot insurrection en parlant de l’arrestation d’un supposé rebelle. C’est clair et net. Il va plus loin en disant que personne n’est intouchable. Nous savons ce qu’ils veulent mais on les attend au tournant.» «Sur les leaders, seul Sonko vient de la Casamance», a-t-il affirmé tout en appelant les Sénégalais à venir à la manifestation car «l’interdiction ne repose sur aucune base légale». Selon Khalifa Sall, le régime en place «choisit ses adversaires dans toutes les élections depuis 2012. Il n’y aura pas de 3ème mandat, je l’ai toujours dit. Ça vaut ce que ça vaut. A un moment donné, pour la dignité, il faut donner sa vie».
Revenant sur les motivations de l’arrêté préfectoral, Ousmane Sonko a expliqué que l’interdiction doit être une exception. «Pour interdire une manifestation, le Préfet doit être en mesure de prouver qu’il y a menace de trouble à l’ordre public et en même temps ne pas avoir un effectif pour endiguer la menace. Dans ce cas, il ne l’a pas (…) Je suis la cible, je le sais», a déclaré Ousmane Sonko avant de revenir sur la sortie du Gouverneur sur le respect de la pré-campagne électorale. «Al Hassane, on a fait 2 ans à l’Enam (Ex-Ecole nationale d’administration et de magistrature). C’est un homme bien. «Il faut prendre tes responsabilités. Au pire, tu risques une affectation. Une carrière ne vaut pas de descendre aussi bas.» Il sait que l’article parle des médias. Il interdit la diffusion de propagande en période de pré-campagne. Le gouvernement sait que ce qu’il a fait est illégal», a-t-il dit.
Le quotidien