Dans l’ouest de la France, la Gironde et les Landes sont toujours en proie aux flammes. Plus de 10 000 personnes ont été évacuées, notamment dans les communes d’Hostens et de Belin-Béliet. Du jour au lendemain, ces habitants sont devenus des sans-abri. Sans solution, certains ont trouvé refuge dans des centres d’accueil d’urgence. C’est le cas dans la commune de Salles.
Avec notre envoyé spécial à Salles, Grégory Genevrier
Les arts martiaux, c’est fini. Le dojo de la commune de Salles s’est transformé en centre d’hébergement d’urgence. Nathalie Fouquet, évacuée de Belin-Beliet, y a trouvé refuge : « C’est très bien organisé. On a donc les repas, c’est très bon. On a les douches et puis on a un dortoir avec des lits de camps où il fait très bon, c’est climatisé, et une salle à manger où l’on mange quasiment tous ensemble. On fait connaissance. Pour la plupart, on ne se connaissait pas. On vient d’horizons divers et on se retrouve tous dans la même galère. »
Les personnes sur place n’ont pas trouvé d’autres solutions d’hébergement. C’est le cas de Thierry Trezières venu avec son fils de sept ans : « Je n’avais pas d’autre solution, famille et tout ça, raconte le père de famille. Moi, c’est de la famille à l’extérieur. Sur Langon ou Marsac, il y a des personnes qui ont été évacué aussi en famille. Ça a été très dur pour tout le monde. »
Reloger les personnes
Des bénévoles et des membres de la mairie s’activent pour proposer un accueil de qualité. Ils sont aidés par la Croix Rouge : « On reçoit à peu près une vingtaine de personnes chaque nuit, explique Benjamin Sabourin, est le directeur des opérations. Pour l’instant, le relogement chez les personnes fonctionne bien. La situation est gérable sur le centre d’hébergement et on est toujours en éveil pour constituer d’autres centres d’accueil. »
Le feu n’étant pas fixé, il est encore impossible de savoir quand ils pourront rentrer chez eux.
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♦ Plus de 50 000 hectares détruits par les flammes cette année
Huit incendies importants en même temps en France. Le pays connaît un été historique. Le mois de juillet a été le plus sec jamais enregistré depuis 1959. En moyenne, 10 000 hectares partent en fumée, chaque année. Cette semaine, la barre des 50 000 hectares a été dépassée.
Les images les plus impressionnantes arrivent de Gironde. Des renforts de plusieurs pays européens vont arriver. Au-delà des régions du Sud de la France, plutôt habituées à ces phénomènes, c’est tout le pays qui est touché. Des hectares de landes et de forêt ont brûlé en Bretagne, dans le Maine-et-Loire ou encore dans le Jura. Conséquence de la sécheresse, généralisée à tout l’Hexagone, selon les climatologues, et qui avait déjà commencé, dès le mois de juin. Ajouté à cela, les épisodes de canicules, qui, là aussi, ne se cantonnent pas qu’au Sud de la France. Ce n’est qu’un avant-goût de ce que l’on va connaître dans les prochaines décennies, alertent les spécialistes du climat. Les incendies vont se multiplier, s’intensifier, et surtout, durer plus longtemps.
rfi