L’affaire des candidats au pèlerinage, floués par l’agence Conciergerie Voyage, montre que l’organisation du Hajj n’a jamais été un long fleuve tranquille.
Ils sont 49 candidats au pèlerinage à la Mecque ou même plus à tomber dans les filets d’un voyagiste sans «agrément». Ils ont versé entre 4 à 6 millions F Cfa à l’agence Conciergerie Voyage, qui leur a remis de faux documents alors qu’elle ne fait pas partie des agences choisies pour convoyer les Sénégalais au Hajj. «C’est quelqu’un qui a usurpé, qui a fait un trafic d’influence et qui a arnaqué. Faire voyager des musulmans pour la Oumrah n’a rien à voir avec les faire voyager pour le pèlerinage. Parce que les règles qui régissent le pèlerinage à la Mecque ne régissent pas la Oumrah. Ce qui peut induire les gens en erreur», explique Abdou Aziz Mbaye, chargé de communication de la délégation au Micro de la Rfm. Sans mettre de gants, il annonce que «la délégation va prendre des sanctions. Mais aussi, c’est un problème civil qui oppose cette agence à des Sénégalais qui ont le choix de porter l’affaire devant les tribunaux». Si le voyage est déjà est exclu, car les derniers vols ont quitté Aibd le 30 juin dernier, les mis en cause veulent négocier avec les candidats au pèlerinage «dupés» en procédant à leur remboursement et éviter des poursuites judiciaires.
Ce nouvel épisode révèle une constante : le pèlerinage n’est toujours pas un fleuve tranquille. Or en 2019, le gouvernement avait tenu un conseil interministériel pour réduire le nombre de voyagistes autorisés à organiser des convois. C’était pour éviter aux pèlerins des couacs de ce genre et il avait décidé de «limiter le nombre de voyagistes à vingt». Alors qu’ils étaient 40 en 2018.
Cette réforme avait été enclenchée à la suite du blocage en 2017 à l’aéroport de Dakar de 150 pèlerins faute de visa pour l’Arabie saoudite. Ils avaient porté plainte devant le procureur de la République. Evidemment, la réforme n’est pas allée au bout, car l’apparition du Covid-19 a provoqué la suspension des deux dernières éditions du Hajj.
Il faut noter que cette année, 11 vols étaient prévus pour le pèlerinage pour convoyer les 5 mille 822 personnes qui ont été autorisées par l’Arabie Saoudite à effectuer le voyage à la Mecque. Au lieu de 12 mille 800 comme en 2019. Ce nombre restreint s’explique par la réduction des quotas des différents pays, car il n’est admis sur le sol saoudien qu’un million de pèlerins.
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