La Russie continue de bombarder les installations électriques ukrainiennes. Conséquence : depuis ce lundi 31 octobre, les coupures d’électricité se sont aggravées et elles impactent fortement le quotidien des Ukrainiens. Mais particuliers comme entreprises semblent faire face avec une résilience étonnante.
Avec notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan
Le téléphone fonctionne ce jeudi matin, ce qui veut dire que ça ne va pas trop mal. Car il faut savoir que les coupures d’électricité depuis lundi ont des effets en cascade sur tous les autres réseaux : en cas de blackout, l’Internet est coupé, le réseau téléphonique mobile est fortement ralenti. Nous recevons régulièrement des SMS de notre opérateur qui s’excuse des perturbations, en promettant que ses techniciens travaillent d’arrache-pied pour y remédier.
La situation est cependant très chaotique. Mardi, une bonne partie de la ville était privée d’électricité, mais mercredi la situation s’est globalement améliorée dans la capitale. Cependant, dans d’autres villes, les bombardements se poursuivent, comme à Kryvyï Rih, dans le sud du pays, une grande ville industrielle qui a été frappée cette nuit par des drones kamikazes iraniens.
En réalité, tous les Ukrainiens se préparent à un hiver difficile, 40% des centrales électriques du pays auraient été bombardées ces dernières semaines. Et cela impacte l’approvisionnement en eau des ménages, le chauffage, les communications quotidiennes, le fonctionnement des écoles et des entreprises.
Coupures tournantes
La première conséquence pratique, c’est que les opérateurs publics et privés organisent des coupures tournantes dans les quartiers, parfois pendant six heures ou huit heures afin de soulager le réseau. Vous pouvez être au supermarché ou dans un café, et soudain, plus rien ne fonctionne, impossible de payer avec sa carte de crédit ou avec son téléphone.
Le trafic routier est également devenu chaotique, beaucoup de feux tricolores ne marchent pas, il y a donc de réels risques d’accidents de la route, notamment quand Kiev est plongée dans l’obscurité. Les Kiéviens achètent en masse des bougies, mais aussi des chargeurs autonomes pour téléphone et ordinateur. Il n’y en a quasiment plus en stock dans la capitale.
Enfin, Ukrenergo et DTEK, les deux principaux opérateurs électriques ont déployé de véritables brigades de techniciens, qui font des merveilles, des générateurs très puissants de 600 kilowatts ont été acheminés pour renforcer le réseau. Mais on se demande quand même jusqu’à quand cette résistance va tenir, car la Russie continue de frapper inlassablement le réseau électrique ukrainien.
RFI