Lors de la remise de ses deux rapports au chef de l’Etat, le Haut-conseil du dialogue social avait mis l’accent sur les secteurs toujours en crise, notamment les industries alimentaires. A Saly hier, il a rencontré, en partenariat avec l’Onfp, les employeurs et les travailleurs de ce secteur dans un contexte surtout de renchérissement du coût de la vie.
Si les ménages sont étranglés par le renchérissement des prix, l’Etat cherche les moyens pour sauver les apparences. Dans le cadre des concertations que le chef de l’Etat a lancées pour la lutte contre la cherté de la vie, les industries alimentaires occupent une place importante dans ces discussions afin de permettre de réguler le marché. A Saly, le Haut-conseil pour le dialogue social (Hcds) a initié des pourparlers avec les acteurs du secteur pour trouver les moyens d’inciter les Sénégalais à consommer local. Cette dépendance à l’extérieur exacerbe davantage la crise actuelle. «Cet atelier a un double intérêt, former les travailleurs parce que c’est vrai que la richesse est réglée par le secteur privé, mais le secteur privé ne peut pas le faire seul. Ce sont les travailleurs dans les entreprises qui sont les cibles de cet atelier, le patronat également présent ainsi que le gouvernement à travers l’Onfp (Office national de la formation professionnelle). Notre objectif, c’est le dialogue social dans le secteur public, parapublic et même dans le secteur informel. Au moment où je vous parle (hier), il se tient au ministère de la Fonction publique, une importante réunion pour le suivi des négociations avec les travailleurs du secteur primaire (agriculture, pêche, élevage). Un de nos experts nous représente à ces importants travaux, et avec la volonté des mandants tripartites, nous pouvons arriver à avoir une convention collective adaptée au contexte actuel», espère Mme Innocence Ntap, présidente du Haut-conseil du dialogue social.
En écho à ces propos, Pape Abdoulaye Djigal, représentant de la partie employeur, réunie autour du Cnp, du Cnes, du Meds et de l’Unacois-Jappo, a profité de l’occasion pour lister les attentes des employeurs et des grossistes. «Ce qu’on attend de ces initiatives, c’est qu’elles puissent apporter un partage de méthode, mais au-delà, on attend que ces initiatives créent un cadre de dialogue, de réflexion. Nous vivons actuellement des situations difficiles aussi bien au niveau national qu’au sein des entreprises parce que là-bas aussi, il se passe des choses qui nécessitent que nous soyons dans une démarche de prévention, de co-construction pour que cela puisse aboutir», suggère M. Djigal.
Ainsi, la démarche du Hcds et de l’Onfp a été bien appréciée par les acteurs, notamment les salariés, les employeurs, qui soutiennent qu’elle va apporter une méthode en matière de dialogue social et de négociation collective. Mieux, elle peut même apporter une réponse à la question du renchérissement des matières premières, des coûts de production pour endiguer la vie chère à laquelle font face les Sénégalais.
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