À New York, c’est ce mardi 20 septembre que les dirigeants de la planète vont commencer à prendre la parole à la tribune pour cette 77e Assemblée générale de l’ONU. Une AG lors de laquelle on devrait parler des guerres qui ont lieu sur la planète, en Ukraine entre autres, de crises climatique, sanitaire, avec le Covid-19, et énergétique.
Dans un monde divisé, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à se rassembler pour faire face à ces défis.
Pas moins de 80 chefs d’État, une cinquantaine de chefs de gouvernement et autant de ministres vont se succéder au pupitre de l’Assemblée générale des Nations unies. Seuls l’Afghanistan et la Birmanie ne seront pas représentés, rappelle notre correspondante à New York, Carrie Nooten. Et en marge des discours, ces dirigeants se rencontrent en bilatérales ou en petits groupes, sur des thèmes particuliers ou des sujets qui préoccupent leur capitale : on est à mi-chemin entre la foire expo de la diplomatie et le speed dating des dirigeants. L’idée est de faire passer le plus de messages possible, directement ou indirectement, pour faire avancer un maximum de négociations, de médiations, de pressions aussi.
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C’est Jair Bolsonaro, le président brésilien d’extrême droite, qui ouvre le bal, à quelques semaines d’une présidentielle à laquelle il est candidat, et alors qu’il est distancé dans les sondages. Traditionnellement, juste après, ce sont les États-Unis qui interviennent, mais cette fois ce devrait être demain mercredi. C’est-à-dire le même jour que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, rapporte notre envoyé spécial à New York, Christophe Paget.
On devrait parler dès ce mardi de la guerre en Ukraine et ses conséquences, avec le président polonais Andrzej Duda, qui soutient Kiev par rapport à la Russie et accueille de nombreux réfugiés sur son sol, et avec le chancelier allemand Olaf Scholtz, lors de ce qui sera sa première intervention à l’AG de l’ONU. L’Allemagne soutient, elle aussi, Kiev, et elle est actuellement est en plein conflit énergétique avec la Russie.
Cette Assemblée générale est forcément marquée par l’Ukraine, puisque les fondements mêmes de l’ONU ont été attaqués lorsque la Russie a décidé d’attaquer l’Ukraine. Mais malgré la gravité de la situation, cela suscite des mécontentements depuis deux semaines ici dans les couloirs. Certains pays du Sud grondent, s’estiment complètement oubliés, effacés des discussions. Les pays du Moyen-Orient dénoncent, eux, une « politique à deux vitesses » et estiment que d’autres conflits, en Palestine, au Yémen, sont occultés.
À suivre aussi, les interventions des dirigeants des îles Marshall et des Seychelles, fortement touchées par le changement climatique. « L’urgence climatique sera au cœur de toutes les préoccupations », assure-t-on du côté de l’Élysée. Le président français interviendra ce mardi 20 septembre. Emmanuel Macron devrait insister sur la « nécessité absolue » d’avoir un cadre de coopération pour traiter des défis communs, au moment même où ce cadre est « fracturé », insiste la France, par la guerre menée par la Russie.
Un rendez-vous diplomatique majeur
Avant la pandémie, l’AG de l’ONU était le moment le plus intense de l’année pour les diplomates. Et depuis deux ans, en étant en visioconférence ou hybride, son impact était moindre. L’objectif affiché des diplomates est qu’elle retrouve sa place cette année. On a craint ici que les discussions bilatérales commencent à Londres ce week-end, où se sont retrouvés de nombreux chefs d’État pour l’enterrement de la reine Elizabeth II. Et cela a été un soulagement ce matin de voir que tout était recentré sur New York : même Joe Biden et Liz Truss ont annulé leur entretien en Angleterre pour se retrouver cette semaine ici.
Les dirigeants veulent que le multilatéralisme se régénère et pensent toujours que l’ONU est le seul instrument prépondérant en la matière. Cette AG reste un rendez-vous important où les uns et les autres signalent les changements dans leurs diplomaties. Il sera très intéressant de décrypter le discours de Joe Biden ou celui du président iranien Raissi mercredi, par exemple.
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Le dossier ukrainien et la solidarité Nord-Sud au cœur des préoccupations d’Emmanuel Macron
Après une étape à Londres pour assister aux obsèques d’Elizabeth II, Emmanuel Macron est arrivé ce lundi soir à New York avec son épouse, Brigitte. Le chef de l’État français a rencontré dès son arrivée le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour un diner en tête à tête. Emmanuel Macron doit s’exprimer ce mardi devant l’Assemblée générale de l’ONU. Le président français est très préoccupé par les conséquences de la guerre en Ukraine et les risques de divisions de la communauté internationale.
Mais rien n’est dévoilé pour le moment de la teneur du discours qu’Emmanuel Macron va prononcer à la tribune de l’ONU, qui sera bien sûr le temps fort de son déplacement à New York. Dans l’entourage du chef de l’État, on insiste sur sa volonté de dialoguer avec les pays du Sud, rapporte notre envoyée spéciale à New York, Valérie Gas. Car à l’Élysée, on craint que la guerre en Ukraine n’entraîne un « approfondissement de la fracture Nord-Sud » avec l’installation de l’idée qu’il y a « l’Ouest contre le reste du monde ».
L’Assemblée générale de l’ONU, « c’est un lieu où l’on se compte », explique-t-on dans l’entourage du président français qui espère bien resserrer les rangs de la communauté internationale face à Vladimir Poutine, et veut rechercher des coalitions avec les pays du Sud qui, eux aussi, font face aux conséquences de la guerre en Ukraine.
Le fil rouge pour Emmanuel Macron, ce sera donc la solidarité Nord-Sud qui doit aussi s’exercer sur la question climatique avec un objectif affiché par l’Élysée : permettre des transitions climatiques « justes ». Pour la première intervention de son second mandat, Emmanuel Macron veut donc se servir de la tribune de l’ONU pour réaffirmer sa vision de la coopération internationale.
RFI