Après plusieurs jours de tergiversations, les leaders de la Coalition Yewwi askan wi ont finalement pris la résolution de trancher demain jeudi, la question de la candidature à la présidence de l’Assemblée nationale. Il a fallu de fortes pressions de certains leaders pour que Khalifa Sall et Déthié Fall se résolvent à cette solution.
Les leaders de l’Inter-coalition Yewwi-Wallu se sont retrouvés hier dans la soirée pour harmoniser leurs positions sur la place de leurs élus à l’Assemblée nationale. Si beaucoup de questions ont pu être évacuées, la question principale, portant sur le nom du bienheureux qui devait porter la candidature de l’inter-coalition pour le Perchoir, n’a pu être tranchée. Sous la pression de certains leaders, les chefs des différents partis et mouvements se sont accordés de se retrouver demain jeudi, afin de rendre enfin public le nom du candidat retenu.
Cela n’était pas acquis d’avance. On sait que des noms ont déjà commencé à circuler depuis un certain temps dont les plus notables sont ceux de Barthélemy Dias, maire de Dakar, et Ahmed Aïdara, maire de Guédiawaye. Chacun d’eux, se prévalant de l’importance de la localité dont il est l’édile, juge que le qualificatif de «président de l’Assemblée nationale» accordé à son patronyme, donnerait une certaine harmonie à ses titres et fonctions. Quoi qu’il en soit, certains comme Ousmane Sonko, leader de Pastef, n’ont pas caché leur préférence pour leur nouvel allié, Lamine Thiam, candidat de la Coalition Wallu et du Pds.
Ahmed Aïdara avait annoncé son intention de tenir un point de presse pour officialiser sa candidature à ce poste. Il a fallu toute la force de persuasion de Khalifa Sall pour le convaincre de renoncer provisoirement à ce projet, le temps de permettre à la réunion des leaders de l’inter-coalition de se prononcer sur la question. Sans renoncer pour autant à sa volonté de se présenter, le député-maire de Guédiawaye a refréné ses envies.
Mais la rencontre d’hier a failli ne pas trancher la question. Il se dit que Khalifa Sall et Dethié Fall ont jugé qu’il était prématuré d’avancer le nom d’un quelconque candidat et proposé de ne pas trancher la question et de la laisser en suspens, «jusqu’à la veille de l’élection». Cela découlait sans doute de l’intention de ne pas susciter des animosités et de l’antagonisme au sein de la coalition. Mais la pilule n’est pas passée auprès de tous.
Selon des personnes présentes, Cheikh Tidiane Youm et Ahmed Aïdara notamment se sont élevés de manière véhémente contre cette proposition. Ils ont fait valoir que des personnes s’étaient déjà déclarées dont certains avaient même déjà commencé à battre campagne. De plus, leurs alliés de Wallu avaient également fait connaître le nom de leur candidat. Il n’y avait donc pas, à leur avis, de raison valable de garder secret le nom d’un candidat, d’autant plus qu’il aurait besoin de battre campagne pour rallier des députés à sa cause. Certains ont renchéri pour indiquer que le flou sur ce point ne pouvait que mettre à nu la volonté pour «certains d’imposer leur candidat».
Un autre leader aurait même profité pour dénoncer ce qu’il a appelé le «partage de Bouki» au profit de certaines «grandes formations» de la coalition. Cela a fait que des structures comme le Fsd/Bj, le Grand parti, la Plateforme avenir Sénégal et d’autres encore n’ont pu avoir ne serait-ce qu’un seul élu.
S’agissant des autres points, l’inter-coalition a décidé de former trois groupes parlementaires à l’Assemblée. L’idée étant, comme Le Quotidien l’a écrit hier, d’avoir au moins 3 présidents de groupe, qui sont d’office membres du Bureau de l’Assemblée. De plus, avec 3 groupes parlementaires, l’opposition a beaucoup de chance de décrocher ne serait-ce qu’un poste de questeur adjoint, sans compter un nombre encore plus important de vice-présidents, sinon la présidence de l’Assemblée elle-même. On le voit, l’idée ici est de grappiller autant de strapontins que l’opposition pourra arracher, ce qui se traduira bien entendu, par une belle manne financière.
Les deux premiers groupes seront composés d’environ 29 députés, le troisième devant se contenter de la vingtaine restante. Chaque député étant libre d’adhérer au groupe de son choix.
Le quotidien