Juste après l’inauguration du Stade Abdoulaye Wade en février dernier, le chef de l’Etat, à l’issue d’un Conseil des ministres, avait pourtant alerté sur la gestion de ce nouveau joyau en insistant pour une «maintenance adéquate». Avec les images (pelouse, tribunes) et les couacs (projeteurs) notés samedi, on est en droit de se demander que fait la Sogip, en charge de la gestion du complexe de Diamniadio.
Par Hyacinthe DIANDY – On ne le dira jamais assez, les infrastructures sportives au Sénégal souffrent d’un problème terrible de maintenance. A chaque fois qu’un nouveau stade ou complexe sort de terre, tout le monde s’interroge sur sa durée de vie.
Du coup, l’état actuel du nouveau Stade Abdoulaye Wade, qui fait débat, ne doit surprendre personne. En effet, l’état des tribunes et de la pelouse ainsi que les couacs (projecteurs) notés lors du match Sénégal-Bénin, viennent confirmer cette négligence souvent décriée.
Pourtant, juste après l’inauguration, en février dernier, de ce nouveau joyau du foot sénégalais qui porte désormais le nom de l’ancien président de la République, Me Wade, le chef de l’Etat, à l’issue d’un Conseil des ministres, avait pourtant fait des recommandations pour une «maintenance adéquate».
«Le chef de l’Etat demande, dès lors, au ministre des Finances et du budget, tutelle de la Sogip, au ministre des Sports et au ministre chargé de l’Economie, de lui proposer, dans les meilleurs délais, un modèle performant de gestion de l’infrastructure qui assure sa maintenance adéquate et sa rentabilité durable pour l’Etat», lit-on dans le communiqué.
Quatre mois seulement après l’inauguration, et au vu de l’état actuel du complexe de Diamniadio financé à plus de 150 milliards Cfa, des questions se posent. Qui gère le stade ? Qui s’occupe de la pelouse ? Comment en est-on arrivé là ?
Des réponses qu’il faut aller chercher du côté de la Société de gestion des infrastructures publiques (Sogip) en charge de l’exploitation de cette infrastructure de 50 000 places et que toute l’Afrique nous envie.
M. Gallo Ba, qui dirige ladite structure, qui gère aussi le Dakar Aréna, nous doit des explications sur l’état de la pelouse et des tribunes mais aussi sur l’alerte notée au niveau des projecteurs.
Où en est-on avec l’Office national de gestion des infrastructures sportives ?
Dans une de ses sorties, le directeur de la Sogip, revenant sur les caractéristiques de ce complexe ultra-moderne, avait révélé que pour la maintenance du stade, il faudra «800 millions Cfa par an voire plus au fil des années». Selon lui, la qualité des installations demande ainsi un investissement permanent afin de pouvoir maintenir ce joyau aux normes.
Alors c’est quoi le problème ? Est-ce un problème de budget ? Le Quotidien a tenté de faire réagir M. Ba en vain.
En attendant, une autre question revient au galop : où en est-on avec le projet de création de l’Office national de gestion des infrastructures sportives ? Une structure agitée par le ministère des Sports depuis trois ans. En effet, en novembre 2019, le directeur des Infrastructures sportives, Cheikh Ahmed Tidiane Sarr, avait annoncé à la presse la signature imminente «d’un décret présidentiel, dans le but de rendre autonomes les stades de grande envergure du Sénégal. L’objectif visé par l’Etat étant d’apporter des solutions définitives aux problèmes de maintenance et d’entretien de ces infrastructures sportives. Et cela passera par la dotation d’un statut particulier aux stades nationaux», comme Léopold Sédar Senghor, l’Arène nationale, Dakar Aréna, Stade Abdoulaye Wade, entre autres.
Mais depuis, on attend toujours !
Le quotidien