Dans la nuit du dimanche à lundi, des actes de vandalisme ont été opérés sur le tracé du Ter occasionnant une perturbation du trafic le long de la journée d’hier. Car des voleurs ont sectionné un câble qui sert à connaître la position du train afin d’éviter par exemple une collision.
A la gare du Ter de Bargny, l’attente est longue, le flux de passagers grossit… Les minutes s’égrènent, pas d’informations particulières pour expliquer ce retard inédit…. Après plus de 45 mn, les premières explications s’affichent sur les tableaux implantés sur les parvis de la gare. Le message est clair : «Suite à actes de sabotage sur les emprises, le trafic va connaître des perturbations allant jusqu’à 30 mn.» Il s’agit au contraire d’actes de vandalisme sur le tracé du Ter : entre les gares de Keur Mbaye Fall et Yeumbeul, des bandits ont violé les emprises pour couper des câbles servant à la circulation des trains. Les faits ont eu lieu dans la nuit du dimanche au lundi, au niveau de la voie 2 sur une longueur d’environ 60 mètres. Et ces câbles assurent la communication internet, permettent de situer les trains. Leur rôle est donc vital pour éviter des collisions. Cette situation a provoqué hier une perturbation du trafic poussant le conducteur à observer des mesures de sécurité pour traverser la zone presque à l’aveugle, car il ne dispose d’aucune information. Par ailleurs, le train diminue sa vitesse en passant de 160 km/h à 30km/h sur une distance de plus de 5 km rallongeant la durée normale du trajet. Entre Keur Mbaye Fall et Yeumbeul, l’axe impacté par l’incident, le train roule à la vitesse d’une charrette, puis est obligé de s’arrêter à net. Les commentaires vont bon train pour expliquer ces longs et inédits retards, les gendarmes sont sur les dents. Le long du tracé, ils multiplient les rondes au milieu de ce noman’s land. Il faut savoir que l’acte a été commis à hauteur de la forêt de Mbao, qui est très difficile à surveiller pour les gendarmes du Ter. «Nous sommes des centaines à nous relayer, mais nous ne pouvons pas surveiller tout le tracé. Entre Yeumbeul et Keur Mbaye Fall, c’est une zone perdue. Il faut installer des caméras de surveillance le long du chemin de fer», conseille un gendarme. Il a du mal à expliquer ces actes «intrépides et stupides». Selon l’Apix, qui dénonce un sabotage, les investigations sont en cours. «C’est peut être dû à des voleurs», avance Abdou Ndéné Sall, Directeur général de la Senter.
Jusque tard dans la soirée, les travaux de réparation des câbles de signalisation étaient en cours pour rétablir la sécurité sur les emprises. Venu s’enquérir de la situation, le Directeur général de l’Apix, Mountaga Sy, rassure : «Nous sommes en train de monter un câble aujourd’hui (hier) et nous allons retrouver un fonctionnement normal dans la soirée (hier). Demain matin (aujourd’hui), les trains retourneront au fonctionnement normal.» Il dénonce un acte de vandalisme et «criminel» et annonce une plainte contre X pour mettre aux arrêts les acteurs de cet acte de sabotage, qui aurait pu entraîner une grosse catastrophe.
Ce n’est pas une première : En 2018, des câbles électriques ont été coupés à Rufisque et des boulons qui permettaient de fixer les rails avaient été aussi retirés. Cette situation avait contraint les autorités à prendre cette affaire au sérieux. Et la gendarmerie avait ouvrir une enquête pour élucider ces actes de banditisme.
Plainte contre X
Il faut savoir que depuis sa mise en circulation, le Ter, qui relie Dakar à Diamniadio, distant de 36 km, connaît un succès auprès de toutes les couches de la population. En 100 jours d’activités, 5 millions de passagers pour 3 milliards F Cfa de recettes constituent les chiffres de l’exploitation du Train express régional. Avec la deuxième phase dont les travaux ont démarré, 300 mille passagers journaliers sont attendus, alors qu’il est de 50 mille actuellement.
Il faut préciser aussi que la deuxième phase du Ter, qui va relier Diamniadio à l’Aibd sur un linéaire de 19 km, a été lancée le 6 février dernier. 207 milliards F Cfa vont y être investis. Il s’agit de faire une extension, qui sera au total de 56 km, en deux voies. En plus de la gare de l’aéroport Blaise Diagne, la passerelle piétonne de Sébikotane et les ponts pour faciliter la mobilité, une commande additionnelle de 7 trains sera faite. Les travaux vont durer 17 mois au plus.
source:lequotidien
