Entre la Patte d’Oie et Grand-Yoff, les conséquences de la première pluie ont été fâcheuses. Si une partie du Pont de l’émergence est restée impraticable pendant des heures, plusieurs quartiers situés dans la zone n’ont pas échappé à la colère des eaux. Alors que la météo annonce des journées encore plus pluvieuses.
Il a suffi d’une seule pluie pour que Dakar soit une piscine géante. Elle a aussi provoqué de terribles dégâts à l’image du cratère qu’elle a creusé sur la route qui mène à l’aéroport Léopold Sédar Senghor. C’est sous le Pont de l’Emergence. Cette partie de la route, où les agents du Brt venaient d’installer des canaux d’évacuation d’eaux, a tout simplement cédé, paralysant la circulation. Les voitures en provenance de la ville ou de Pikine, tout comme celles venant de Liberté 6, sont obligées d’emprunter la bretelle gauche pour reprendre leur chemin à hauteur de la passerelle, qui jouxte le stade Léopold Sédar Senghor. «C’est la pluie qui a causé cette situation. C’étaient des travaux provisoires, malheureusement nous avons été surpris par la pluie», justifie un responsable du chantier, qui a refusé de décliner son identité. Au milieu du vacarme occasionné par le bruit de deux tracteurs en train de remplir le bassin avec du sable et des gravats déversés par des camions, le responsable promet de rétablir la situation au plus vite. «Nous allons nous employer pour rétablir la circulation le plus vite possible», a-t-il dit. Il était un peu plus de 17H. Plus tard dans la soirée, elle était redevenue beaucoup plus fluide…
A la sortie du pont en allant vers la police, l’eau a conquis les cuvettes. Et comme à chaque pluie, la station Total, implantée sur les lieux, a fermé ses portes. Avec les travaux du Brt, qui se prolongent sur cette partie de la ville, la route est devenue lacustre. D’ailleurs, un car Tata a été pris au piège au milieu des eaux. Il n’y avait que les piétons qui pouvaient emprunter hier cette route. Les véhicules et les motocyclistes avaient du mal à se frayer un chemin au milieu de ces étendues d’eau. «Nous devons dépasser ça au Sénégal. On ne doit pas atteindre l’hivernage pour entreprendre des travaux. L’Etat c’est la continuité. Ce ne sont pas les ponts qui vont développer ce pays. Nous sommes fatigués», peste Demba Ba, habitant les Parcelles Assainies, trouvé assis au bord de la route. Même son de cloche pour un autre jeune. «Ils ont paralysé toute la capitale avec ces travaux qui ne finissent jamais. Ce n’est pas le moment. Nous sommes en hivernage», a-t-il rappelé. Mais, si certains s’émeuvent de cette situation, d’autres dédramatisent. «C’est cet affaissement qui suscite autant de curiosité. Vraiment les Sénégalais ont du temps», s’étonne un jeune homme, âgé d’une vingtaine d’années. Il déplore la présence des badauds qui avaient envahi les alentours du Pont de l’émergence. Les conducteurs devraient prendre leur mal en patience en utilisant des contournements en attendant de voir les agents du Brt rétablir la situation.
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