Un pacifique rassemblement le 8 juin, une manifestation le 17 juin réprimée et ponctuée par 3 morts… Il n’y en aura pas une troisième cet après-midi. Ousmane Sonko et Cie donnent rendez-vous aux militants dans le cadre d’un point de presse à 11h au siège du parti de Déthié Fall.
Par Babacar Guèye DIOP – Il n’y aura pas de 3ème manifestation cet après-midi après celles du 8 juin et du 17 juin. L’annonce a été faite par Ousmane Sonko hier dans une déclaration sur sa page Facebook. «Je demande à tous les militants qui comptaient venir passer une nuit de veille devant ma maison d’y renoncer et à ceux qui sont déjà là de retourner se reposer chez eux. Je suis très touché par cet engagement, mais je les rassure : il n’y a rien à craindre ce soir, ni demain», a dit le leader de Pastef. Au cours de ce mois, le Sénégal a joué à se faire peur. D’un côté, une frange de l’opposition, incarnée par Yewwi askan wi (Yaw) a multiplié les appels à manifester et de l’autre, le régime de Macky Sall tient à rappeler que les évènements du mois de mars 2021 ne vont plus se reproduire.
Après un premier rassemblement réussi le 8 juin et un autre interdit et réprimé le 17 juin dernier (3 morts), le Sénégal s’apprêtait à revivre des chauds moments. «Nous donnons rendez-vous au peuple sénégalais demain à 11h pour un point de presse de la Conférence des leaders de Yewwi askan wi», a ajouté Ousmane Sonko. La rencontre avec les journalistes est prévue au siège du Prp de Déthié Fall. En cette période de précampagne qui a débuté depuis le 10 juin, les Préfets ont décidé d’interdire les manifestations même si Lat Diop, Directeur général de la Lonase, a organisé un méga meeting dimanche dernier à Guédiawaye. Tête de liste de la coalition Yaw, Ousmane Sonko avait encore invité les Sénégalais à sortir dans les rues. «Que Macky soit prêt à m’arrêter ou me liquider. Le 29 (juin), personnellement, je ne serai pas confiné dans ma maison. Je manifesterai», avait-il averti le 20 juin dernier lors d’un point de presse des leaders de Yaw. De leur côté, les autorités craignaient que ces séries de mouvements déroulées par l’opposition ne fassent basculer le pays dans une spirale de violences. En effet, une dizaine de personnes, membres d’un groupe dénommé «Force spéciale», ont été arrêtées à la veille du rassemblement non autorisé du 17 juin.
Interdiction de toutes les manifestations
D’après la Sûreté urbaine, ces individus avaient planifié l’attaque d’institutions dont le Conseil constitutionnel, la Direction générale des élections, des domiciles d’autorités politiques et des intérêts de la France au Sénégal. Ils sont poursuivis pour «complot contre l’autorité de l’Etat, actes de nature à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs…». Ces arrestations sont survenues après celle de Ousmane Kablyne Diatta, membre du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), qui a été placé sous mandat de dépôt pour les mêmes délits. C’est dans ce contexte explosif que Yaw avait encore appelé à la manifestation alors que le mouvement And samm jikko yi lui demande de la reporter. Un appel qui a été finalement entendu. En tout cas, dans les différents départements du pays, les préfets ont aligné les décisions d’interdiction et la capitale n’a pas dérogé à la règle.
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